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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 06:36

 

 

 

Monsieur le Ministre 

 

 

Vous préférez injecter de la bouillie d’huître à un souris plutôt qu’à un rat. C’est votre droit. Ce sont de petites bêtes fragiles, frémissantes, émotives, sensibles au stress de la piqûre tandis que les rats, ces lourdauds malodorants seraient capables de résister à tout.

Si les souris meurent, vous en déduisez que la bouillie est toxique mais si elle l’est c’est à cause de l’eau que les huîtres ingurgitent et si l’eau est toxique, il faut interdire la baignade surtout pour les colonies de petits citadins ; il faut aussi interdire de naviguer, les plaisanciers étant capables de se baigner en cachette au milieu des toxines et même de prélever quelques huîtres, sauvages ou non, pour les manger.

Ce n’est pas tout : tout le temps que, dans vos laboratoires, vous suivez la lente agonie des souris, vous laissez vendre et manger des huîtres à des touristes nouvellement arrivés. C’est contraire au principe de précaution.

Vous même, Monsieur le Ministre, dites que le procédé n’est pas fiable. Il ressemble trop à cette science empirique du Moyen-âge qui forçait les présumées sorcières à monter sur un bûcher. Si elles brûlaient, elles n’étaient pas sorcières et on n’avait plus qu’à les enterrer en terre chrétienne. Si elles ne brûlaient pas, on pouvait pratiquer la question.

La question c’est justement de savoir s’il n’y a pas quelque scientifique dégagé des brumes médiévales pour vous rassurer tout de suite, Monsieur le Ministre, parce que si nous attendons la fin des vacances, il n’y aura plus, pour manger des huîtres, que des habitants mithridatisés qui ne valent pas la peine qu’on s’intéresse à eux.

Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur le Ministre, j’espère que vous sortirez vite le Bassin de ces pratiques dignes de la preuve par le fer rouge que l’on pratiquait dans les temps les plus obscurs, quand la lande était encore une terre inquiétante. 

- Tu les aimes tellement les huîtres?
- Tellement, non mais ils sont en train de pourir la vie de mon bienfaiteur, tu sais, celui qui est venu nous chercher à l'Île aux Oiseaux tout en nous pourissant les souris.
- Vous pourir les souris?
- Ils en font un consommation considérable tout en laissant dire que c'est nous qui sommes les prédateurs, mais en plus je n'ai jamais pu savoir ce qu'ils font des souris qui survivent - si, si, ça arrive quelquefois, quand les touristes sont partis.
- Ils les relachent, les souris?
- Et tu crois que je vais courir après des souris qui ont été injectées d'huîtres? Hier les tuberculeux, aujourd'hui les souris huîtrées. Je parie qu'aucun chat estrangey n'a pu survivre sur le Bassin d'Arcachon.
- Et que fait l'Ifremer des souris mortes?
- J'espère qu'ils ne les rejettent pas au Bassin mais avec eux on ne sait jamais : il y a tant d'estrangey qui se font incinérer pour que leurs cendres soient jetées au Bassin...
- Ne cherche pas plus loin. C'est pour ça que les huîtres sont interdites.

Photographies de régine Rosenthal et Hélène Durand.




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commentaires

L
bonjour Charles<br /> les souris sont plus réceptives - des femelles !!<br /> quand à leur devenir une fois morte - surement dans la pâtée pour chat !!!<br /> amitiés lady marianne
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K
Nan mais j'éspère que c'est sérieux... Que cette lettre partira réellement au Ministère.
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R
Ce chat a un QI exceptionnel, ses réflexions sont toujours si justes...<br /> Il ne fera jamais partie d'aucun gouvernement, il est trop logique et pose trop de questions.<br /> Blogueusement.
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J
Quel talent ! j'espère que cette lettre arrivera à son destinataire ; pour l'information de votre chat, lisez-lui ceci http://www.antidote-europe.org/pourquoi_antidote_fr.htm. bonne journée
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Q
Je lis votre lettre ouverte...<br /> <br /> J'espère qu'il la lira.
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