- Dis-moi, tu débloques
- Tu ne pourrais pas être poli
- De quoi parles-tu ?
- Que tu dis que je débloques
- Je parle de l’essence, moi, pas de ta tête ;
- Moi je n’y peux rien mais les gens ne sont pas contents
- Sauf ceux qui bloquent les dépôts.
- Tu crois qu’ils n’envoient pas leurs femmes faire le plein ?
- Ce sont les frontaliers qui ont de la chance
- Oui en pays basque, en Alsace, à Lille, qui est le fief d’Aubry
- Comme çà, çà rapporte aux autres, de l’autre côté de la frontière
- Tu ne dis rien ?
- Je ne vais qu’à vélo.
- Que fais-tu sur la roue?
- J'observe.
- sale papparazi
- Mais non, je suis des renseignements généraux
- Et l’Europe ne dit rien ?
- Elle dit que la libre circulation des biens et des personnes…
- Je sais, tu l’as déjà dit. Mais ici c’est un cas d’espèce
- D’espèce ou d’espèces
- Pour la retraite, on prive le pays d’essence et d’espèces sonnantes.
- Quand c’était en Corse, personne n’a rien dit
- Parce que la Corse, c’est loin. Serais-tu contre la grève ?
- Bien sûr que non, si elle ne me touche pas trop
- Alors pourquoi ne le dis-tu pas ?
- Parce que les médias en font leur plat de résistance et que je ne peux pas dire le contraire de ce que disent les médias. De quoi j’aurais l’air ?
- Alors, qu’est-ce qui est le plus important : les médias ou la grève ?
- Les deux mon capitaine, et puis les moussaillons.
- C’est vrai ils ne savent pas ce qu’ils vont faire mais ils cotisent pour leur retraite.
- Ils ne cotisent pas, ils y pensent.
- Ils sont l’avenir, non ?
- L’avenir du pays ou celle des retraites.
- L’avenir le dira.
- Contre tout ce qui est pour, pour tout ce qui est contre.
- Et la réflexion là dedans ?
- Nous verrons plus tard quand on nous expliquera pourquoi ce qu’on nous a dit hier ne s’est pas passé aujourd’hui.
Je ne savais pas que tu faisais de la politique !