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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 16:49
Tous les chats de Paris sont sur les toits de Paris. Il y a là le chat blanc de la crémière, bas sur pattes, ocré, rond, ronron, la langue épaisse, gourmand de lait et de crémières. Il y a le chat de Madame Durand, ocellé, roué, tout écrit comme un journal, pareil à un petit zèbre de l'air. Et le minet de la bonne, au cinquième, lâche et chaud dans son pelage bleu-blanc-rouge. Sur les toits des Champs-Elysées sont les beaux chats de la bourgeoisie, les grands angoras joufflus, pleins de principes et de lois, la rosette au poitrail, avec leurs moustaches de gendarme et leurs fourrures de chez Paquin. Plus loin, voici les chats du Champ-de -Mars, la queue en trompette, la tête en forme de képi, guerriers d'appartements en service au poste de T.S.F. Et puis les chats du XVè, les chats des petites toitures de fortune, en manches de chemise, en caleçon, lestes, faméliques, poivrots de lune. Et les matous du Bois, silencieux, confortables, épris de fortunes et de bonnes fortunes, les Rolls-Royce des chats. Et les chats de Montmartre et des Batignolles, chats des bistrots et des cours à linge, aigus, inverses, maigres de vices,luisants de coco, la queue à l'envers. Et les chats du Boulevard de la Chapelle, en casquette à carreaux, juchés sur les piles du Métro. Et les chats d'Italie, pauvres chats de misère noire, frères cadets des rats, nourris de miettes et de coups de pieds. Et les chats du Luxembourg, chats étudiants, blanchis sous le harnais, chats sorbonniques, chats parchemin... (à suivre)
Joseph Delteil "Les chats de Paris" Editions Montaigne (Aubier) 1929

Photographie de Régine Rosenthal
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commentaires

K
Ces chats parisiens me plaisent
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F
c'est pas le même extrait;.. à ce rythme on devrait tout avoir
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F
je retrouve ton texte que tu as mis sur mon blog... assurés nous sommes qu'il soit lu...
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K
Je savais que vous étiez "pays", de part vos origines. Il n'a pas eu que des amis et compte quelques opposants, mais ce fut, je pense, un homme digne et qui aimait sa région et son beau "village". <br /> A sa manière, bien entendu.<br /> <br /> Et même s'il a "piqué" en son temps, quelque lapin, à un homme dont il eu été fier qu'il fusse en son temps, un de ses administrés, je lui garde un certain respect.<br /> <br /> Merci à vous Charles, pour ce que vous écrivez, votre tolérance et votre esprit que je perçois large et affûté et caresses à Mouss de ma part.<br /> <br /> Respectueusement. Phil
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C
Michgel Bézian vous a dit çà? J'étais en cklasse avec lui à l'école Gambetta de Mestras. Je suis né à une rue de chez lui. Je raconte même dans une enfance girondine comment il m'a "piqué" un lapin un jour de fête à l'UAGM mais je suis parti trop tôt pour être de ses administrés.<br /> j'ai mis les chats par lieux, il reste à vouir les chats par maîtres et maîtresses.
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