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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 06:30

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         Il paraît qu’un photographe américain photographie des foules en nudité.

-         J’ai vu çà. Il paraît que c’est pour la bonne cause.

-         C’est vrai, c’est l’habitude aujourd’hui de se déshabiller pour soutenir une cause.

-         Et tu crois que çà marche ?

-         Sur internet, oui, en calendriers aussi, mais je ne suis pas sûr du tout qu’on regarde ces photos pour soutenir une cause, fût-elle la meilleure du monde.

-         Il paraît que çà focalise l'intérêt de ceux qui les regardent sur l’un des grands thèmes choisis : le réchauffement de la planète, le soutien aux vignerons de Bourgogne, l’indécence des manteaux de fourrure…

-         Tu crois vraiment que c'est pour çà qu'ils les regardent sur les glaciers, l’hiver, au milieu des vignes pour la vendange, dans les rues commerçantes au moment de Noël – manifester contre tout ce qui est indécent.

-         Parce que se faire photographier à poil, c’est lutter contre l’indécence ?

-         C’est un peu ce qu’ils pensent, ceux qui se déshabillent.

-         Autrefois c’est en montrant son derrière qu’on manifestait son opposition. Aujourd’hui s’est en effeuillant la marguerite et en se pavanant tout nu...

-         Et tu crois qu’en se promenant ainsi ces gens là vont résoudre leurs problèmes ?

-         En tous les cas, c’est une manif qui se voie.

-         Où çà ?

-         Sur internet.

-         Crois-tu qu’il y ait un sondage des renseignements généraux ?

-         Sûrement, ils comptent tout avec leurs petites machines à calculer.

-         C’est moins le nombre qui compte que l’acte lui même de se pavaner nu.

-         Tu vois, Mouss’, je ne suis pas absolument contre mais dans ma petite tête de chat je ne peux pas penser que les grands problèmes se résolvent ainsi.

-         D’autant plus que toi, avec ta queue en panache et tes longs poils, tu ne surprendrais personne.

-         Et que je ne peux pas résoudre les grands problèmes tout seul.

-         Tu crois que si les représentants de tous les pays du monde s’étaient mis tout nus à Copenhague…

-         Il faudra voir çà à la prochaine conférence.

-         Il vaudrait mieux qu’ils choisissent l’été, et la Riviéra, par exemple.

-         L’été, là-bas, çà risquera de passer inaperçu.

-         En tout cas, cet hiver les femmes ont repris les manteaux de fourrure.

-         Bah ! Elles se déshabilleront quand le moment sera venu.

De toute façon, ce n’est pas une question pour chats, çà.
2-copie-2.jpg
Photographies Régine Rosenthal
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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 07:07

Chanel-dans-un-arbre-AF.27677.jpg
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         Encore un élève qui donne des coups de couteaux

-         Pourquoi les élèves portent-ils des couteaux sur eux ?

-         Tu portes bien des griffes.

-         Oui mais moi, ce n’est pas pareil, je suis un animal

-         Il faut croire que ce sont des animaux aussi.

-         Ils sont mal élevés ?

-         Non, c’est l’instinct qui prend le dessus.

-         L’instinct, pourquoi ?

-         Comme toi entre matous

-         Mais moi, je sais faire patte de velours quand j’aime

-         Il faut croire qu’il y a des élèves qui n’aiment pas beaucoup.

-         Je croyais qu’à l’école…

-         Oui mais l’école, çà vient après les horreurs qu’ils n’ont pas oubliées.

-         Quelles horreurs ?

-         Les séances hard de la télé, les jeux violents des videos…

-         Mais c’est du virtuel tout çà, on pourrait en faire la base de l’éducation.

-         Une éducation virtuelle ? C’est nouveau, çà, avec webcam, Facebook, mise en ligne… des exemples

-         Mais il y a exemples du bien et exemples du mal et le virtuel…

-         Le virtuel, c’est un peu ce qui se passe en classe quelquefois où l’on rêve trop à ce qu’on a vu avant d’arriver en cours.

-         S’ils écoutaient seulement en classe !.

-         La classe n’a jamais prôné l’exhibitionnisme, les combats de rue, les violences de tous côtés…

-         Et tu crois que ce qu’ils retiennent du virtuel, c’est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire…

-         Je crois bien

-         Ce serait donc pour çà que le créateur leur a supprimé les griffes et les a remplacées par des ongles moins dangereux ?

-         Mais ils ont remplacé les griffes par les couteaux.

-         Tout çà, tu vois, c’est dans leurs têtes.

-         Mais je ne voudrais pas savoir ce qu’il y a dans la tête des écoliers qui n’aiment pas l’école.

L’école, tu sais, c’est un peu le reflet de la société.

Photographie de Régine Rosenthal.
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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 17:03

-         à  deux, c’est quand même plus agréable. On se tient chaud.

-         Face à face ou l’un sur l’autre ?

-        Un matelas de chien?  Voilà que tu reposes la question du dominant et du dominé.

-         Tout seul, on n’a pas de dominant

-         Veux-tu dire que la solitude est un principe de précaution ?

-         Aux temps où l’on ne marchait pas aux principes comme nous faisons aujourd’hui, on parlait de prudence…

-         Quelle différence fais-tu entre prudence et principe de précaution ?

-         Le principe de précaution, c’est ce qu’on désire fort t’imposer et la prudence, ce qu’on laisse à ton appréciation.

-         Viendrais-tu nous dire que nous sommes moins libres de nos actes qu’autrefois ?

-         C’est bien ce qu’on voudrait et, puisque l’hiver, en dehors des soldes-appeaux, il n’y a que Rictus … et les sans-sous.

Quand j’ pass’ triste et noir, gn’a d’ quoi rire

Faut voir rentrer les boutiquiers

Les yeux durs, la gueule en tir’lire,

Dans leurs comptoirs comm’ des banquiers.

……..

Pendant c’ temps, moi j’ file en silence,

Car j’aim’ pas la publicité ;

Oh ! j’ connais leur état de santé,

Y’ m’ feraient foutre au clou…par prudence !

(dans Impressions de promenade)

-         Pourquoi filent-ils en silence ? Ont-ils donné leur langue aux chats ? N’y a-t-il pas des soldes pour les pauvres ?

-         Ils n’aiment pas la publicité.

-         Et sans publicité, pas de soldes !

-         Sans tire-lire non plus.

-         N’auraient-ils plus le tronc des pauvres ?

-         Depuis l’euro, il ne rapporte plus de sous.

-         Et nous les chats, que faisons-nous en attendant le temps des mi-aou ?

-         Nous « gatounons », nous espérons, nous ronronnons, nous survivons.

 

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 09:16

refroid.jpg
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         Brr… Qu’il fait froid ! Ce n’est pas un temps à mettre un chat dehors.

-         Un chat non, mais un homme ?

-         Un homme çà se défend, çà a un toit du feu, des tapis, des fauteuils…

-         Des squats, des dessous de ponts, des dessous d’autoroutes, des morceaux de chaises.

-         De fauteuils, tu veux dire ?

-         Non, de chaises. Un enfant m’a dit un jour qu’une maison de riche c’est là où il y a un fauteuil.

-         Tu exagères toujours.

-         Non. Il y a des hommes qui n’ont que çà, des squats, des ponts, des trottoirs, des asiles.

-         C’est le scandale de notre société.

-         Mais j’aime bien les squats, les ponts, les cimetières, pas les dessous d’autoroutes qui font trop de bruit.

-         Il y a des hommes qui s’en contentent parce qu’ils n’ont rien d’autre.

-         Ne me parle pas de la crise.

-         Non, c’est pour eux une crise permanente qui n’a ni commencement ni fin.

-         Et s’ils travaillaient ?

-         Il y a ceux qui veulent être solitaires, ceux qui ne peuvent pas faire autrement, ceux qui ne veulent pas travailler, ceux qui le voudraient bien mais ne trouvent pas de travail, ceux qui viennent d’être chassés parce qu’on n’a plus de travail à leur offrir.

-         Mais on me dit qu’il y a du travail et qu’on ne trouve pas d’ouvrier.

-         Il y a tout çà, mais ce n’est pas toujours aussi simple.

-         On a pris ces cas l’un après l’autre ?

-         Non, on mêle tout parce qu’il ne faut dire de mal de personne et que, comme çà, on ne nous en voudra pas de ne rien faire.

-         Mais si des hommes occupent nos espaces, que nous restera-t-il, à nous ?

-         Des fauteuils, des croquettes, des placards, des dessous de couvertures…

-         De quels droits ?

-         Du droit que nous avons de partager notre espace social avec nos maîtres.

-         Parce que nous les flattons de nos ronrons…

-         Et les pauvres, ils ne partagent pas les pensées de nos maîtres ? Ils ne ronbronnent pas, les pauvres ?

-         Ils ne partagent rien. Ils ne disent rien.

-         Pourquoi ?

-         Parce qu’ils sont pauvres, qu’ils n’ont rien, qu’ils ne veulent rien partager.

-         S’ils n’ont rien, je comprends qu’ils ne veuillent rien partager.

-         Ils ne partagent pas parce qu’ils sont solitaires.

-         Que veux-tu, la solidarité, c’est le partage… Et la solitude.

-         Çà s’attrape, la solitude ?

-         On peut dire çà.

-         Ceux qui ne partagent rien, ils sont forcément solitaires ?

-         S’ils ont beaucoup d’argent, de pouvoir, d’entregent, ce qui est un peu la même chose, ils sont très entourés, tu sais.

-         Entourés, c’est le contraire de solitaire ?

-         Pas toujours.

-         Je crois que le froid engourdit ta pensée.

-         Alors laisse moi dormir.

-         Le sommeil, c’est le début de la sagesse.

-         C’est parfois aussi le début de la fin.

« Fait’s qu’un gas qui meurt de misère

Soye pus qu’un cas très singulier

(C’est-y qu’on n’ pourrait pas s’entendre !)

Donnez-nous l’poil et la fierté

Et l’estomac de nous défendre…

Et ne nous laissez pas succomber à la tentation

De nous endormir dans la misère… »

(Jehan Rictus , Le Revenant in Le Soliloque du pauvre)

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 09:20

Cartier_Xmas_FR.jpg
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       Tu as vu,, Cartier fait envoyer ses vœux par un chat

-         Ce n’est pas en chat, c’est un tigre

-         C’est pareil mais le temps des cadeaux, c’est fini.

-         J’ai vu çà, on revend déjà sur la toile les cadeaux reçus ces temps derniers.

-         Çà sert à quoi de recevoir des cadeaux, si on doit les revendre ?

-         À avoir la sensation d’exister. Comme d’ailleurs pour les cadeaux qu’on donne

-         Comment çà ?

-         Quand tu donnes un cadeau, tu te donnes de l’importance ?

-         Oui.                                                                                                                            

-         Quand tu en reçois un, tu penses que tu comptes aux yeux de celui ou celle qui  te le donne ?

-         Oui.

-         En dehors du sentiment de compter ou d’exister, que penses-tu vraiment au moment de l’échange des cadeaux ?

-         Que j’ai perdu du temps à chercher un petit cadeau pas cher à donner.

-         Bien. Et des cadeaux reçus ?

-         Qu’ils risquent de m’embarrasser et qu’il faut que je m’en débarrasse.

-         Pourquoi ne les donnes-tu pas ?

-         Parce que, si on m’a donné un cadeau, c’est qu’on a voulu me faire plaisir.

-         Sans doute.

-         Si je le donne, il ne me restera rien.

-         C’est vrai

-         Si je le vends, je pourrai m’acheter ce qui me fait plaisir.

-         Parce que recevoir un cadeau ne te fait pas plaisir ?

-         Quand il y en a trop, non.

-         Où est le plaisir alors, en toi ou chez les autres ?

-         Ni l’un ni l’autre. Le plaisir, c’est le shopping, l’acte d’achat, le plaisir du geste de donner.

-         Comme dans une œuvre caritative.

-         Pas tout à fait parce que l’essentiel ce n’est pas tellement l’acte de donner, c’est celui de farfouiller dans les magasins.

-         Je ne vois pas.

-         J’adore le shopping. Que penserait-on de moi si je n’achetai rien dans un magasin les veilles de Noël ?

-         L’important du cadeau, c’est ton plaisir ?

-         Pourquoi crois-tu que je ferais des cadeaux ?

                                                                                               
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 07:03

7ec1d48.jpg-         Tu as vu, Caramel, il fait froid.

-         C’est la crise

-         Tu as fini de dire n’importe quoi ?

-         Mais ceux qui ont froid, en ces temps de crise…

-         La crise, ou l’abandon.

-         L’abandon ?

-         Pour qu’il y ait plus de modernisme, plus de nouveaux riches, j’ai l’impression qu’on sacrifie un bon paquet de gens, ceux dont on n’a plus besoin et qu’on trouve gêneurs.

-         Comme dans les sacrifices antiques ?

-         C’est un peu çà

-         Mais c’est dégueulasse.

-         C’est dégueulasse.

-         Et l’on ne fait rien ?

-         Si : un peu de charité, un peu de RMI…

-         Çà sert à quoi ?

À dire qu’on fait quelque chose.
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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 11:43

7ec1762.jpg
-
         Tu as vu Mouss’, il n’y  plus une place aux sports d’hiver.

-         C’est la crise.

-         Jamais les ventes de Noël n’ont aussi bien marché.

-         C’est la crise.

-         Les ventes de voitures neuves ont atteint un pic commercial remarquable.

-         C’est la crise.

-         Et les profits bancaires ?

-         C’est la crise.

-          Mais tous ces chômeurs ?

-         C’est la crise

-         Et les impôts qui augmentent ?

-         C’est la crise

-         Tu as fini de toujours répéter c’est la crise ?

-         C’est ce qu’ils disent tous les journaux et à la télé.

-         Qu’est-ce que c’est que cette putain de crise qui fait tant dépenser ?

-         On dépense beaucoup de peur d’être obligé de manquer

-         C’est la nouvelle théorie économique ?

-         C’est, paraît-il, la meilleure solution.

-         Comment font ceux qui n’ont rien pour dépenser plus ?

-         Ils s’en remettent à ceux qui ont.

-         Et que font ce qui ont ?

-         Ils disent toute leur pitié pour ceux qui n’ont pas.

-         Les statistiques de chômage ne sont pas bon. Ils sont plutôt catastrophique

-         Ils sont à la hauteur de ce qu’on fabrique…ailleurs. Mais eux ils sont dans la bulle catastrophique.

-         Parce qu’il y a plusieurs bulles ?

-         C’est ce qu’on appelle le partage.

-         Explique-moi comment on peut s’enrichir en temps de crise.

-         Ils faut flairer ce qui manque

-         Comme en 42 chez les crémiers, en 45 chez les ferrailleurs, chez les bouchers du marché noir….

-         Tu as tout compris. Serais-tu abonné à free ?

-         Arrête avec tes pubs télévisuelles. Tu n’as pas encore compris qu’elles finiront par te faire tourner en bourrique.

-         Bon, çà va. Je vais aller me faire vacciner.

-         On a revendu tous les vaccins.

-         Si çà manque, on va faire du bénéf ?

      - Comme en Russie quand ils ont revendu leurs chars d’assaut à prix coûtant.
       - C'est pour çà que tu fais l'autruche?
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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 08:54

La-Saint-Sylvestre-a-ete-calme-jpg-         Tu as vu, cette année, il y a moins de voitures incendiées.

-         Oui, on en annonce dix de moins que l’an dernier. C’est le Ministre qui a annoncé ce résultat remarquable. « La nuit de la Saint Sylvestre a été calme »

-         Pourquoi, elle ne devait pas l’être ?

-         Au rythme de dix de moins chaque année, nous arriverons au point zéro exactement dans 113 ans, 25 jours, 13 heures, 12 minutes, le 25 janvier 2123 au début de l’après-midi.

-         C’est vrai qu’il y manquera toujours quelques grosses voitures pour faire de beaux feux d’artifice.

-         Que veux-tu, les banquiers, les patrons, les propriétaires ne viennent jamais garer leurs voitures sur les parkings des cités.

-         Pourquoi ils n’y viennent pas ?

-         Parce qu’il n’y trouvent a rien à voir.

-         Pour s’occuper des restos du cœur, du secours catholique, du secours populaire il y a bien quelque personne aisée comme Bergé ou la patronne du téléthon ?

-         Ils n’ont pas beaucoup le temps de s’occuper personnellement des autres, tu sais. Ce ne sont pas des visiteurs de cages.

-         De cages ?

-         De cages d’escaliers, bien sûr..

-         Ils ont pourtant l’air de savoir ce qui s’y passe. Il en vient bien quelquefois ?.

-         Je ne sais pas. De toute façon, ils ont des bénévoles à leur disposition et, quand ils viennent, ils prennent la voiture du fiston. Pas celle dans laquelle ils se promènent à Saint Trop, celle qu’ils prennent pour aller à Jussieu.

-         Pas étonnant alors que nos feux d’artifice manquent de panache et que les jeunes aient besoin d’attendre la police et les pompiers pour s’amuser un peu dans les quartiers sensibles.

-         Pourquoi tu dis les quartiers sensibles ?

-         Parce qu’ils sont pleins de gens sensibles, imaginatifs, créatifs, et tout et tout. Pour une fois qu’on sort des sentiers battus…

-         On entre dans une réserve.

-         Pas une réserve, un parc d’accès réservé.

-         Ah oui, j’en connais comme çà, il y a plein de gorilles.

-         Des gorilles ?

-         Je veux dire de gardiens, des vigiles, des gros bras et des caméras.

-         Dans les HLM ?

-         Non dans les beaux quartiers.

-         Il y a la télé ?

-         Pas des caméras de télévision, des caméras de surveillance.

-         Surveille ton langage : on ne dit plus des caméras de surveillance mais des caméras de prévention .

-         Quelle est la différence ?

-         Une question sociale.

Ah bon ! Il va falloir que je revoie mon vocabulaire.
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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 07:44

lendemains-de-fetes-jpgFatigués des agapes de ces derniers jours, Mouss’ et Caramel ont décidé d’aller au super marché acheter des yaourts dont ils avaient entendu vanter les qualités bio-énergétiques et les vertus anti-stress scientifiquement prouvées.

-         Regardes tout ce qu’il y a dit Caramel.

-         J’aime bien les yaourts dit Mouss’. La fermière de ma vie d’avant en faisait à pleines marmites avec du lait qui sentait bon la crème. Elle mettait son doigt pour contrôler le bon degré de chaleur du lait, y versait des ferments lactiques pris au yaourt de la veille et recouvrait le tout d’une vieille couverture. C’était bon !

-         Mais il n’y a plus de lait entier dit Caramel qui en sait quelque chose pour boire encore une liqueur blanchâtre tous les matins.

-         Plus de lait bourru, plus de ferments, plus du doigt de la fermière, plus de vieilles couvertures, comment peut-on encore faire des yaourts ?

-         Avec du lait pasteurisé, écrémé ou demi-écrémé.

-         Quand je pense que des gens allaient en prison pour avoir mouillé leur lait. !

-         Parce qu’ils le mouillaient avant de le vendre aux consommateurs. Maintenant ce sont les usines qui le mouillent après l’avoir acheté aux laiteries mais avant de les transformer. C'est permis. C'est des industries alimentaires.

-         Avant de le  transformer en quoi ?

-         Je ne sais pas. Sans ferment, il n’y a pas de yaourt.
Et quoi donc ?

-         Un produit gélifié plein de conservateurs.

-         C’est çà un yaourt naturel ?

-         Il n’y a plus de yaourts naturels mais des yaourts nature.

-         Ils n’ont plus de goût ?

-         Si, celui des adjuvants : la cerise, la fraise, le citron, la prune, la pomme, le caramel...

-         Le caramel, quelle horreur ! Ils n’ont plus aucune vertu ?

-         Penses-tu. Toutes les usines, tous les labos, tous les commerçants et jusqu’aux pharmaciens viennent prouver à grands renforts d’arguments  les qualités amincissantes et anti-rides de tous les produits qu'ils vendent, dont les "yaourts".

-         Anti-rides. Là tu exagères.
- Regardes les perles de lait : tu en mets sur ta peau et tu lèches tes doigt. C’est bon et efficace.

-         Et quand çà gargouille dans le ventre ?

-         Ah oui, toutes ces petites flèches qui vont dans tous les sens et te nettoient un intestin comme le ramoneur faisait à la cheminée. D’ailleurs, ton ventre gonflé dégonfle instantanément.

-         Si tu n’y mets rien dedans que les Omg3...

-         Non, çà c’est la margarine qui tue le cholestérol qui te guettes depuis les branches des arbres.

-         Et quand je mange dedans?

-         De toutes façons c’est fou comme on peut transformer les produits laitiers.

-         Je m’y perds dans tout çà. Ce que je sais, c’est qu’on en a besoin pour nous débarbouiller l’intérieur après les fêtes.

-         Qui t’as dit çà ?

-         La télé. T’as pas besoin d’aller voir ton référent. Tous des acteurs à la télé sont là pour te dire tout pour ta santé ton pouvoir de séduction et plus si affinités.

-         Ta santé ou ta beauté ?

-         Tes capacités d’achat.

-         C’est égal : avec du lait sans crème, sans utilisation de ferments, sans contrôle manuel, sans soins personnalisés, il n’y a pas de yaourts.

-         Et quoi donc ?

-         Des produits laitiers industrialisés inscrits sous la marque labellisée yaourts. Il y en a même des bios.

-         Comment sont-ils bios ?

Qu’est-ce que çà te fait si tu ne sais pas comment c’est fabriqué ?

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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 18:46
7ec24115
Bien au chaud
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