Mon maître a monoipolisé l'ordi pour deux articles qu'il avait paraît-il besoin de rendre vite. Comme je rouspémiaulais il m'a dit de mettre le trai fantôme, qu'en cette période d'Halloween, ça irait bien. Alors voilà
Du temps que la ligne Bordeaux-Irun était considérée comme une piste d’entraînement pour les locomotives, il se passait d’étranges choses au dépôt de Bordeaux. Au contraire des fées qui aiment les sources, les puits, les courants d’eau vive, sorciers et sorcières restent à l’écart de cet élément qui leur est suspect sauf à y dresser leurs guets-apens. Leur domaine est dans ces innombrables ronds de sorcières qu’on voit fleurir dans les prés de chez nous ou sur les « tucs[1] » inondés de bruyère et d’autant plus fréquentés qu’ils sont près d’un « canton [2]». C’est là justement, entre Croix d’Hins et Gazinet, sur ces landes infinies que connaissait bien Chambrelent, entre des « tucs » au carrefour des grands chemins, qu’après avoir planté des pins, les hommes ont fait passer des locomotives sur des lignes qui sont un peu les autoroutes des trains. Il n’est donc pas étonnant que le premier train lancé dans les landes soit justement le train des sorcières.